Je te pardonne, mais pas pour toi, pour moi.
Je te pardonne non parce que je suis une sainte, mais parce que j'en ai assez.
J'en ai assez de cette rage qui me brûle par en dedans.
J'en ai assez d'être fatiguée à trop ressasser tout ce que tu m'as fait subir, d'analyser si c'est de ta faute ou de la mienne, épuisée de me dire des si peut être que.
J'en ai assez de vivre avec cette culpabilité, un sentiment d'avoir échoué de ne pas avoir été à la hauteur.
J'en ai assez d'être fatiguée parce que mes pensées sont confuses, parce que j'ai appris à te croire, à être beaucoup trop tolérante. Croire que c'était normal et que c'est ce qu'on méritait de mieux. J'en ai assez de vivre avec un poid dans la poitrine qui m'empêche de respirer, de vivre, de rire, d'être pleinement heureuse. Je veux retrouver cette joie profonde, naïve, cet élan naturel du coeur. Celui qui existe en moi chaque fois que j'oublie un instant de te détester. Je veux vivrer librement le bonheur dans cette relation saine, relation vraie, relation simple. Le respect, la communication, la douceur, la compassion, la complicité où on s'aime, on rit, on se laisse de l'air, où on se retrouve toujours. Un jour, j'en ai eu assez de cette vie de faux, à me faire moi-même des accroires que c'était ça la vie. On le subissait, on l'acceptait. Vivre en ayant l'impression d'être un robot sans vie, sans âme, à accomplir des tâches, une routine, des responsabilités de façon machinale en sachant consciemment que ma place n'était plus là. J'en ai eu assez de constater qu'ailleurs je vibrais, je riais, je désirerais à nouveau. Ailleurs j'étais heureuse et pourtant c'était si simple mais si pur. Un jour, je me suis envolée, j'ai déployé mes ailes, j'ai vibré le bonheur, l'amour inconditionel.
Un jour, j'ai réussi, car j'ai choisi de lâcher le poid qui me clouait au sol. Le poid de la colère et de la rancune envers toi, qui au fond ne t'affectait même pas toi. La seule personne à qui je faisais du tord c'était à moi.
J'en ai eu assez de gaspiller un temps précieux, des moments de bonheur, des instants de rire. Car au fond nous ne sommes pas immortels et chaque jour que je donne à être en colere contre toi, ou à ressasser le passé, je le perds à être heureuse.
Cette colère m'a coûté trop, elle m'a cloué au sol. De la rive, j'ai regardé le bateau passé.
Aujourd'hui je vibre l'amour inconditionel.
Aujourd'hui je te pardonne car je choisi D'ÊTRE LIBRE ET HEUREUSE.